Le BMX a été introduit aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008. C'est une discipline sportive qui se déroule sur une piste spécifique dont la longueur et la géométrie peuvent varier (Fig. 1). En règle générale, la longueur de la piste varie de 300 à 400 m, et le départ s'effectue toujours à l'arrêt en haut d'une rampe dont la pente est plus ou moins inclinée.
Huit pilotes s'affrontent lors d'une course. Le départ s'effectue à l'arrêt sur la même ligne en haut de la rampe de départ. La roue avant du vélo prend appui sur une grille métallique. Elle s'abaisse automatiquement lors du signal de départ. Un tour de piste s'effectue entre 30 et 40 secondes, selon la longueur de la piste. Les compétitions de BMX se déroulent par manches successives.
La position des pilotes à la fin de la première ligne droite est décisive pour le classement final de la course. En effet, il est très difficile de doubler un adversaire ensuite, et à moins d'une chute, le classement est presque définitif. Le départ est primordial, le pilote doit être capable de produire une puissance mécanique très importante, le plus rapidement possible. Néanmoins, sur quels critères un entraîneur doit-il se baser pour évaluer les performances des pilotes sur la ligne droite de départ ? Et quelles sont les variables mécaniques à améliorer ?
En 2007, pour tenter de répondre à ces questions, une équipe de chercheurs français, dont je faisais partie, a étudié la relation entre différentes variables biomécaniques lors de tests en laboratoire et la performance chronométrique sur la première ligne droite d'une piste de BMX. L'objectif principal était d'identifier les facteurs de la performance mais également de déterminer si les tests en laboratoire pourraient être utiles dans l'évaluation du niveau des pilotes. Pour cela, 35 pilotes de niveau régional à national ont participé à cette étude. Le protocole expérimental consistait en 2 sessions de tests :
Figure 2. Placement des 3 cellules photo-électriques sur la ligne droite de départ d'une piste de BMX. La cellule C2 est placée à environ 5.2 m après le départ, et la cellule C3 à environ 28.7 m du départ.
Concernant les tests en laboratoire, la puissance produite lors des sauts et des sprints a été exprimée en valeur absolue mais également en valeur relative à la masse corporelle des pilotes pour mieux comparer les pilotes entre eux.
Pour analyser ces données, des corrélations de Bravais-Pearson ont été réalisées entre les variables biomécaniques mesurées lors des tests en laboratoire et la performance chronométrique en T1 et en T2.
Les corrélations significatives suivantes ont été observées entre les variables mécaniques étudiées lors des tests en laboratoire et les performances chronométriques. Aucune corrélation significative n'a été observée entre les cadences maximales de pédalage et les performances chronométriques :
Sur le terrain lors de cette première ligne droite, la cadence de pédalage est faible ce qui solliciterait plus la composante force que la composante vitesse. Cela pourrait expliquer que la cadence de pédalage ne soit pas significativement corrélée aux performances chronométriques.
Les plus fortes corrélations sont observées avec les puissances produites lors des sauts et des sprints sur cyclo-ergomètre. Ces résultats montrent le lien entre la capacité d'accélération lors d'un départ et le niveau de production de puissance mécanique. Cela peut expliquer en partie la performance sur la première ligne droite. De plus, la masse corporelle des pilotes ne semblent pas handicaper la performance chronométrique, puisque les corrélations étaient moins fortes avec les puissances relatives à la masse corporelle. Cela peut être expliqué par le départ sur un plan incliné descendant.
Les résultats de cette étude ont montré que les tests de sprint sur cyclo-ergomètre et les sauts verticaux étaient de bons indicateurs quant à la performance sur la première ligne droite d'une piste de BMX. Ils peuvent être utilisés comme moyen de détection ou comme protocole de suivi au cours d'une saison pour évaluer les gains suite à l'entraînement, par exemple.
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