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La créatine et ses mythes : qu'en dit la science ?

par P. Debraux | 23 Janvier 2024

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Dans le domaine des sciences du sport et de la nutrition, la créatine est un sujet qui suscite beaucoup d'intérêt et de débats. Largement reconnue pour son rôle dans l'amélioration des performances athlétiques, cette substance naturelle et endogène a trouvé sa place dans le régime alimentaire de nombreux athlètes et amateurs de fitness. La capacité de la créatine à stimuler la masse et la force musculaires, à améliorer la récupération et les performances globales (sans parler des bénéfices potentiels sur la santé mentale) en fait une pierre angulaire dans le monde des suppléments alimentaires pour sportifs.

Toutefois, cette grande popularité a également donné lieu à une foule de mythes et d'idées reçues qui, encore aujourd'hui, subsistent. Qu'il s'agisse de craintes injustifiées concernant sa sécurité ou de malentendus sur ses effets, la créatine est souvent dia(na)bolisée et l'objet d'informations erronées. Il en résulte un fossé entre la perception et la réalité, où le véritable potentiel et les limites de la créatine ne sont pas pleinement compris par un grand nombre de ses utilisateurs.

Comprendre le véritable impact de la créatine est crucial non seulement pour les athlètes et les pratiquants de musculation, mais aussi pour toute personne désireuse d'améliorer sa santé et ses performances physiques. De son impact sur les muscles et la composition corporelle à son innocuité pour différentes catégories démographiques, cet article vise à combler ce fossé en faisant la lumière sur ce que les preuves scientifiques montrent réellement à propos de la supplémentation en créatine.

La créatine et la rétention d'eau

Un mythe répandu au sujet de la créatine est son association avec la rétention d'eau, un malentendu qui découle des premières recherches sur la créatine dans les années 90. La créatine est une substance osmotiquement active. Par conséquent, une augmentation de la teneur en créatine de l'organisme pourrait théoriquement entraîner une augmentation de la rétention d'eau. La créatine est absorbée dans les muscles à partir de la circulation par un transporteur de créatine dépendant du sodium. Étant donné que le transport implique du sodium, de l'eau sera également absorbée dans le muscle pour aider à maintenir l'osmolalité intracellulaire. Toutefois, compte tenu de l'activité des pompes sodium-potassium, il est peu probable que la concentration intracellulaire de sodium soit considérablement affectée par la supplémentation en créatine.

Les premières études suggéraient qu'une supplémentation en créatine à haute dose, environ 20 g/jour, pouvait conduire à une augmentation de l'eau corporelle. Toutefois, toutes ces études étaient réalisées sur des périodes très courtes, de 3 à 6 jours. A l'inverse, la plupart des études d'entraînement sur des périodes allant de 5 à 10 semaines incorporant une supplémentation en créatine (généralement, 20 g/jour pendant 5 jours puis 5g/jour) n'ont pas toujours observé une augmentation d'eau corporelle totale, de l'eau intracellullaire et de l'eau extracellulaire. Les études qui ont observé des changements étaient réalisées avec des débutants et la plupart du temps, les chercheurs n'observaient pas de changement dans les ratios masse musculaire / eau intracellulaire. De plus, il est important de rappeler que l'eau intracellulaire est un signal cellulaire important pour la synthèse protéique et donc aide à la construction de la masse musculaire au fil du temps.

En résumé, la crainte d'une rétention d'eau excessive et nuisible due à la supplémentation en créatine est largement infondée. La recherche moderne indique que toute augmentation mineure et temporaire de l'eau intracellulaire est un aspect positif du rôle de la créatine dans la performance et la récupération musculaire.

La créatine entraîne-t-elle une déshydratation et des crampes musculaires ?

La croyance selon laquelle la supplémentation en créatine entraîne une déshydratation et des crampes musculaires est très répandue, mais les recherches actuelles suggèrent le contraire. Initialement, cette idée fausse provenait de l'idée que les propriétés osmotiques de la créatine pouvaient modifier la distribution des fluides, affectant potentiellement l'hydratation des muscles et de l'ensemble du corps. Et certains sportifs américains consommant de la créatine rapportaient via des questionnaires des crampes fréquentes et des problèmes d'hydratation. Sans pour autant que leur diète ou leur supplémentation ne soit contrôlée...

Cependant, les études scientifiques ont constamment réfuté cette notion. Une étude cruciale menée par Greenwood et ses collaborateurs en 2003 auprès de joueurs universitaires de football américain de Division IA NCAA, pendant toute une saison, a révélé que les utilisateurs de créatine ont connu significativement moins d'incidents de crampes, de problèmes liés à la chaleur et de tensions musculaires que ceux qui consommaient un placebo. Ce résultat est particulièrement remarquable compte tenu des conditions chaudes et humides auxquelles les athlètes étaient exposés.

En milieu clinique, la créatine a également montré des avantages potentiels dans la réduction des crampes musculaires. Une étude impliquant des patients sous hémodialyse, qui souffrent fréquemment de crampes musculaires, a rapporté une réduction de 60% de la fréquence des crampes après une supplémentation de 12 grammes en créatine 5 minutes avant l'hémodialyse (Chang et al., 2002).

En résumé, plutôt que de contribuer à la déshydratation et aux crampes, la créatine semble offrir des effets protecteurs contre ces problèmes. Les athlètes et les personnes pratiquant une activité physique intense peuvent considérer la supplémentation en créatine comme un complément sûr à leur régime alimentaire, susceptible de contribuer à l'hydratation, à la réduction des crampes musculaires et à la fonction musculaire.

Créatine et santé rénale : Comprendre l'origine des problèmes rénaux

L'une des préoccupations les plus persistantes concernant la supplémentation en créatine est son impact potentiel sur la santé des reins, en particulier le mythe selon lequel elle provoquerait des lésions ou des dysfonctionnements rénaux. Cette appréhension découle en grande partie de malentendus sur la façon dont le corps traite la créatine et son sous-produit, la créatinine.

L'origine de ce mythe remonte à la façon dont la créatine influence les niveaux de créatinine dans l'organisme. La créatine, lorsqu'elle est métabolisée, se décompose en créatinine, un déchet qui est filtré par les reins. Des niveaux élevés de créatinine dans le sang sont souvent utilisés comme indicateur d'un dysfonctionnement rénal en milieu clinique. Toutefois, dans le contexte de la supplémentation en créatine, des niveaux élevés de créatinine ne sont pas nécessairement indicatifs de lésions rénales, mais plutôt le résultat de l'augmentation de la consommation et du métabolisme de la créatine. Mais l'idée de faire travailler excessivement les reins a germé et s'est répandue. La même qui continue de pulluler concernant la consommation de protéines…

Cette inquiétude a été alimentée par une étude de cas publiée en 1998 qui faisait état d'une personne souffrant de problèmes rénaux préexistants et dont la fonction rénale s'est détériorée suite à la prise de suppléments de créatine. Ce cas ne tenait toutefois pas compte des problèmes de santé sous-jacents de la personne ni du dosage sûr de créatine. Des études ont démontré que le problème de cette personne ne provenait pas de la supplémentation en créatine, mais c'était déjà trop tard.

Depuis lors, des recherches approfondies ont été menées pour étudier ce lien potentiel. Des études telles que celles de Poortmans et Francaux (1998) et plus tard de Gualano et al. (2011) ont systématiquement évalué les effets de la supplémentation en créatine sur la fonction rénale chez des individus en bonne santé. Ces études ont toujours montré que la créatine, lorsqu'elle est utilisée aux doses recommandées, ne nuit pas à la fonction rénale.

Il est important de noter que dans la plupart des études de cas rapportant des problèmes rénaux et mettant en cause la supplémentation en créatine, des facteurs confondants étaient systématiquement retrouvés comme un traitement médicamenteux, des problèmes rénaux déjà existants, la prise d'autres suppléments, des dosages inappropriés de créatine et la consommation de stéroïdes anabolisants.

En résumé, si vous souffrez de troubles rénaux, il est obligatoire de consulter un médecin avant de commencer une supplémentation en créatine. Cependant, pour la population en général, la créatine reste un supplément sûr et efficace, sans risque de lésions ou de dysfonctionnement rénaux, comme certains l'ont laissé penser pendant de nombreuses années.

Une "phase de charge" en créatine est-elle nécessaire ?

Le concept de "phase de charge" dans la supplémentation en créatine fait l'objet de nombreux débats. À l'origine, on pensait qu'il était nécessaire d'augmenter rapidement les réserves de créatine dans les muscles par le biais de doses élevées sur une courte période (connue sous le nom de "charge") pour profiter pleinement des avantages de la supplémentation. Les premières recherches, telles que l'étude de Hultman et al. (1996), ont démontré qu'un régime de "charge" (20 g/jour de créatine pendant 6 jours) augmentait de manière significative les niveaux de créatine dans les muscles. Cette approche était censée saturer rapidement les muscles en créatine, ce qui entraînait des améliorations rapides de la performance et de la force.

Toutefois, des recherches plus récentes suggèrent qu'une telle phase de charge n'est peut-être pas nécessaire pour une utilisation à long terme de la créatine. De nombreuses études ont montré que des doses quotidiennes plus faibles de créatine (par exemple, 3-5 g/jour), sans phase de charge initiale, pouvaient également conduire à des niveaux de saturation musculaire similaires, mais sur une période plus longue. À raison de 3-5 grammes par jour, il faudra compter généralement au moins 4 semaines de supplémentation en créatine pour une saturation musculaire. Mais les améliorations induites seront similaires que ce soit au niveau de la masse musculaire, de la performance et de la récupération.

Le choix entre la "charge" et une supplémentation constante à faible dose dépend souvent des préférences personnelles et des objectifs athlétiques spécifiques. Pour ceux qui recherchent une amélioration immédiate de leurs performances, une phase de charge peut être bénéfique. Cependant, pour une supplémentation à long terme, une approche régulière à faible dose est tout aussi efficace pour augmenter les réserves de créatine dans les muscles.

En conclusion, si la phase de "charge" peut accélérer la saturation en créatine des muscles, ce n'est pas une approche obligatoire. Les deux méthodes conduisent à des bénéfices similaires au fil du temps, ce qui permet une certaine flexibilité dans les stratégies de supplémentation en créatine. Tout en sachant qu'à des doses supérieures à 10 grammes par jour, vous vous exposez à d'éventuels troubles intestinaux comme la diarrhée.

Les multiples applications sportives de la créatine

L'un des avantages significatifs de la créatine est son rôle dans l'amélioration du stockage du glycogène musculaire. Ceci est particulièrement bénéfique pour les athlètes d'endurance qui doivent maintenir des niveaux optimaux de glycogène pendant un entraînement prolongé et des compétitions. Une étude de Nelson et al. (2001) a démontré que la supplémentation en créatine, combinée à une prise de glucides, augmentait efficacement le stockage du glycogène musculaire par rapport à une prise de glucides seule.

De plus, il a été démontré que la créatine pouvait aider à réduire les dommages musculaires et améliorer la récupération après un exercice intense. Cooke et al. (2009) ont constaté que la supplémentation en créatine pendant la récupération d'un dommage musculaire induit par l'exercice favorisait un meilleur maintien de la performance musculaire.

En outre, la créatine présente des avantages potentiels en matière d'hydratation et de tolérance à l'exercice dans la chaleur, comme le suggèrent les recherches de Greenwood et al. (2003) et d'Easton et al. (2007). Elle est donc intéressante pour les athlètes qui s'entraînent ou participent à des compétitions dans des environnements chauds et humides.

En résumé, les bénéfices de la créatine ne se limitent pas aux sports de force. Ses impacts positifs s'étendent à tout type de disciplines sportives, contribuant à une meilleure performance, une meilleure récupération et un risque réduit de déshydratation.

La créatine est-elle dopante ?

Le rôle de la créatine dans l'amélioration des performances musculaires est bien documenté dans la littérature scientifique. L'une de ses fonctions clés est l'augmentation des réserves de phosphocréatine dans les muscles, ce qui permet d'améliorer la production d'Adénosine TriPhosphate (ATP), la principale molécule d'énergie du corps, en particulier lors d'activités de haute intensité. Cet effet a été mis en évidence dans une étude de Greenhaff et al. (1994), qui ont observé une augmentation de la resynthèse de la phosphocréatine dans les muscles squelettiques humains après une supplémentation en créatine, ce qui a permis d'améliorer les performances lors d'exercices courts et intenses.

En ce qui concerne l'idée fausse selon laquelle la créatine est un stéroïde anabolisant, il est essentiel de faire la distinction entre les deux. Le mécanisme de la créatine est totalement différent, se concentrant sur la production d'énergie plutôt que d'influencer directement la synthèse des protéines musculaires comme les stéroïdes. Les stéroïdes anabolisants sont une version synthétique de la testostérone, une hormone androgène produite de manière endogène chez les hommes et chez les femmes. Utilisés en conjonction à l'entraînement en musculation, les stéroïdes stimulent la synthèse protéique. La testostérone a la capacité de pénétrer dans la cellule musculaire, de se lier au récepteur intracellulaire des androgènes et à augmenter l'expression de divers gènes spécifiques aux muscles. Les gains de masse musculaire obtenus avec des stéroïdes anabolisants sont bien supérieurs à ce qu'il est naturellement possible d'obtenir, même avec des années de pratique sérieuse. En revanche, la créatine aide à l'hypertrophie, mais les gains sont simplement légèrement supérieurs à ce qu'il est possible d'obtenir sans supplémentation (Burke et al., 2023). C'est donc une aide dite ergogénique, mais qui n'a pas les conséquences négatives sur la santé comme les stéroïdes anabolisants.

En substance, la contribution de la créatine à la performance musculaire est multiple. Elle améliore la production d'énergie immédiate, aide à une récupération plus rapide après l'exercice et contribue à l'augmentation de la masse musculaire au fil du temps, le tout sans les effets hormonaux associés aux stéroïdes anabolisants.

Créatine et perte de cheveux : séparer la réalité de la fiction

Une préoccupation souvent soulevée dans les discussions sur la créatine est son lien potentiel avec la perte de cheveux ou la calvitie. Cette inquiétude provient principalement d'une étude qui a suggéré une augmentation des niveaux de dihydrotestostérone (DHT), une hormone associée à la perte de cheveux, à la suite d'une supplémentation en créatine. La DHT est un métabolite de la testostérone, convertie à partir de la testostérone libre. Chez les hommes, la DHT peut se lier aux récepteurs androgènes des follicules capillaires, menant à la perte de cheveux.

L'étude en question, menée par van der Merwe et al. (2009), a observé une augmentation des niveaux de DHT chez des joueurs de rugby universitaire après une supplémentation en créatine. Bien que la DHT soit liée à la perte de cheveux, l'étude n'a pas mesuré directement la perte de cheveux et l'augmentation de la DHT se situait dans les limites cliniques normales. Il est important de noter que le niveau en DHT des joueurs prenant de la créatine était significativement inférieur au début de l'étude à celui des joueurs du groupe contrôle. De plus, aucune étude ultérieure n'a reproduit ces résultats ou démontré un lien direct entre l'utilisation de la créatine et la perte de cheveux.

D'autres recherches ont étudié le lien entre créatine et testostérone. Dans la plupart des cas, il n'y avait pas d'augmentation de la testostérone à la suite d'une prise de créatine, et s'il y en avait une, elle était physiologiquement insignifiante.

En conclusion, bien que le sujet mérite des recherches plus approfondies, l'ensemble des preuves actuelles ne soutient pas l'idée que la supplémentation en créatine entraînerait une perte de cheveux.

La créatine est-elle nocive pour les enfants et les adolescents ?

La sécurité de la supplémentation en créatine chez les enfants et les adolescents est un sujet qui suscite un grand intérêt, surtout si l'on considère sa popularité parmi les jeunes athlètes. Contrairement aux inquiétudes courantes, un nombre croissant de preuves suggère que la créatine est sans danger et potentiellement bénéfique pour ce groupe d'âge.

La recherche a montré que chez les athlètes adolescents, la supplémentation en créatine n'entraînerait pas d'effets indésirables. Une revue de littérature de Jagim et al. (2018) a analysé plusieurs études impliquant des athlètes adolescents et n'a trouvé aucune preuve d'impacts nocifs. Ces conclusions sont cruciales, compte tenu de l'utilisation croissante de la créatine chez les jeunes sportifs.

D'un point de vue clinique, des études ont également indiqué des bénéfices pour la santé avec des effets négatifs minimes chez les populations plus jeunes. Par exemple, la recherche de Hayashi et al. (2014) a trouvé des améliorations chez de jeunes patients atteints de lupus érythémateux disséminé, une maladie auto-immune, sans changements négatifs dans les résultats de laboratoire après la supplémentation en créatine. Dans une autre étude, chez des enfants atteints de la dystrophie musculaire de Duchenne, 4 mois de supplémentation en créatine ont permis d'améliorer la force de grip et la masse maigre.

En résumé, bien qu'il soit toujours conseillé aux jeunes individus de consulter un professionnel de la santé avant de commencer à prendre un supplément, les preuves scientifiques actuelles indiquent que la créatine est une option sûre et potentiellement bénéfique pour les enfants et les adolescents impliqués dans des activités athlétiques.

La créatine augmente-t-elle la masse grasse ?

Une idée fausse très répandue à propos de la supplémentation en créatine est qu'elle entraîne une augmentation de la masse grasse. Cette idée provient généralement du fait que la créatine induit une augmentation de la masse corporelle dès les premiers jours de supplémentation. Cependant, la recherche scientifique montre régulièrement que ce n'est pas le cas. Au contraire, la créatine est plus susceptible de favoriser l'augmentation de la masse musculaire maigre que de la masse grasse.

De nombreuses études ont examiné les effets de la créatine sur la composition corporelle. Il a été montré qu'une supplémentation aiguë en créatine n'affectait pas la masse grasse chez les jeunes adultes et les séniors. Dans le même ordre d'idées, des études à court terme, comme celles menées par Becque et al. (2000), n'ont rapporté aucun changement dans la masse grasse après des semaines de supplémentation en créatine combinée à un entraînement de résistance.

Des études à plus long terme ont également démontré que la créatine n'augmentait pas la masse grasse. Une étude notable de Candow et al. (2015) a examiné des séniors sur une période de 32 semaines et a observé une augmentation du tissu maigre et de la force avec une diminution de la masse grasse.

Ces résultats semblent clairement indiquer que la supplémentation en créatine, plutôt que de contribuer à la prise de masse grasse, peut en fait aider à réduire la masse grasse ou à maintenir une composition corporelle plus saine, en particulier lorsqu'elle est combinée à un entraînement de musculation.

Les avantages de la créatine pour les personnes âgées

Avec l'âge, le maintien de la masse et de la force musculaires devient de plus en plus important. La supplémentation en créatine est apparue comme une stratégie prometteuse pour lutter contre la perte musculaire liée à l'âge, connue sous le nom de sarcopénie. Cette stratégie est particulièrement pertinente pour les personnes âgées qui cherchent à préserver leur fonction musculaire et à améliorer leur qualité de vie.

Plusieurs études ont mis en évidence les avantages de la créatine pour les séniors. La plupart des résultats mettent en évidence que la supplémentation en créatine, combinée à un entraînement de musculation, conduit à des améliorations significatives de la masse et de la force musculaires chez les personnes de plus de 50 ans, bien plus que l'entraînement en musculation seul.

Le rôle de la créatine dans la sarcopénie est multiple. Elle permet non seulement d'augmenter la masse musculaire, mais aussi d'améliorer la force et la fonction des muscles. Ceci est crucial pour réduire le risque de chutes, de fractures et d'incapacité physique associé au vieillissement.

En outre, la créatine s'avère bénéfique pour la fonction cognitive chez les personnes âgées. Cet aspect est particulièrement prometteur, compte tenu de l'inquiétude croissante concernant le déclin cognitif avec le vieillissement.

En résumé, combinée à un entraînement de musculation, la supplémentation en créatine représente une approche sûre et efficace pour atténuer les effets du vieillissement sur la santé musculaire et cognitive. Elle offre aux personnes âgées un moyen viable d'améliorer leurs capacités physiques et de maintenir une meilleure qualité de vie en vieillissant.

Efficacité de la créatine chez les femmes

La supplémentation en créatine est souvent associée aux athlètes masculins, mais ses bénéfices sont tout aussi importants pour les femmes à tous les stades de la vie. Ces dernières années, la recherche a de plus en plus mis en évidence les avantages multiples de la créatine pour les femmes, de la performance athlétique à la santé et au bien-être en général.

Un aspect notable de l'efficacité de la créatine chez les femmes est son rôle dans l'amélioration de la force et de la performance musculaires. Des études ont montré que la supplémentation en créatine combinée à un entraînement de résistance augmente de manière significative la force et la masse musculaire chez les femmes.

Au-delà de la performance physique, la créatine a également des implications potentielles pour la santé reproductive des femmes. Certaines études ont souligné l'importance de la créatine pendant les menstruations, la grossesse et la ménopause, suggérant que la supplémentation en créatine pourrait offrir des avantages particuliers pendant ces étapes.

En ce qui concerne le vieillissement, la créatine semble prometteuse pour améliorer la qualité et la performance musculaire chez les femmes post-ménopausées. Il a été démontré que la supplémentation en créatine, lorsqu'elle est combinée à un entraînement de résistance, peut améliorer la force musculaire et la fonctionnalité dans ce groupe démographique.

De plus, des recherches émergentes suggèrent que la créatine pourrait avoir des effets neuroprotecteurs, ce qui pourrait être particulièrement bénéfique pour les femmes, qui ont des taux plus élevés de dépression et de déclin cognitif, et des niveaux plus faibles de créatine dans le cerveau. Des études ont indiqué que la supplémentation en créatine peut contribuer à atténuer les symptômes de la dépression et à soutenir la santé du cerveau.

En résumé, les bienfaits de la supplémentation en créatine ne sont pas spécifiques au sexe. Pour les femmes, elle offre une gamme d'avantages allant de l'amélioration des performances physiques au soutien de la santé reproductive et de la fonction cognitive, ce qui en fait un complément précieux pour les femmes à différents stades de leur vie.

Formes de créatine : Monohydrate et autres formes

La supplémentation en créatine se présente sous différentes formes, la créatine monohydrate étant la plus étudiée et la plus utilisée. Bien que d'autres formes de créatine, telles que les sels de créatine et l'ester éthylique de créatine, aient été commercialisées comme étant supérieures, l'essentiel des preuves scientifiques continue de soutenir l'efficacité de la créatine monohydrate.

Les études montrent constamment que la créatine monohydrate est très efficace pour augmenter les réserves de créatine dans les muscles, pour améliorer la performance de l'exercice et pour renforcer la croissance musculaire. Par exemple, une étude complète de Buford et al. (2007) a évalué différentes formes de créatine et a conclu que la créatine monohydrate reste l'option la plus efficace pour augmenter les niveaux de créatine dans les muscles et améliorer la performance de l'exercice.

D'autres formes de créatine, bien qu'offrant potentiellement des taux d'absorption ou une solubilité différents, n'ont pas démontré d'avantages significatifs par rapport à la créatine monohydrate en termes d'efficacité. Une étude de Jagim et al. (2012) a comparé la créatine monohydrate à une créatine tamponnée (Kre-Alkalyn), possédant, selon son producteur, un pH correct et une meilleure biodisponibilité… Les chercheurs n'ont pas trouvé de différence significative dans leurs effets sur la saturation en créatine des muscles ou sur la performance à l'effort par rapport à la créatine monohydrate.

Ainsi, alors que d'autres formes de créatine peuvent être commercialisées avec diverses allégations, la créatine monohydrate se distingue par son efficacité, sa sécurité et son rapport coût-efficacité prouvés. Ses recherches approfondies et ses résultats cohérents dans les populations athlétiques et cliniques en font le choix à préférer pour la supplémentation en créatine.

Conclusion

La supplémentation en créatine, qui a longtemps fait l'objet de débats et de fausses idées, est aujourd'hui un supplément assez bien documenté pour les athlètes et les amateurs de fitness. Qu'il s'agisse de l'amélioration des performances musculaires, de l'aide à la récupération ou de l'innocuité de la créatine pour différents groupes démographiques, la créatine s'avère être un complément polyvalent et efficace. Ses avantages ne sont pas limités par l'âge, le sexe ou le type d'activité athlétique.

Les preuves scientifiques soutiennent massivement la créatine monohydrate comme un choix sûr, efficace et rentable pour ceux qui cherchent à améliorer leurs performances physiques, à combattre la perte musculaire liée à l'âge ou simplement à maintenir une santé musculaire optimale. En musculation, les suppléments réellement utiles ne sont pas légion, mais la créatine en fait partie.

En conclusion, que vous soyez un athlète de haut-niveau, un passionné de fitness ou tout simplement une personne concernée par le maintien de sa santé musculaire avec l'âge, la supplémentation en créatine, soutenue par des preuves scientifiques, offre une série d'avantages qui peuvent vous aider à atteindre vos objectifs en matière de santé et de forme physique.

Références

  1. Antonio J, Candow DG, Forbes SC, Gualano B, Jagim AR, Kreider RB, Rawson ES, Smith-Ryan AE, VanDusseldorp TA, Willoughby DS and Ziegenfuss TN. Common questions and misconceptions about creatine supplementation : what does the scientific evidence really show ?. J Int Soc Sports Nutr 18 (13), 2021.

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